lundi 30 décembre 2013

Écrire, Écrire, Écrire encore.

Tant de nuits blanchies par tant de passions.
Tant de cris, d'hurlement
À en profaner chacun des temples bâtis en mon sein.

J'hurle, je crache et j'éructe.
À chaque fois plus sincère,
Jamais je ne gagne, sans cesse je me perds.

Je brûle sans relâche les méandres de mon corps.
Incendiant par mépris, ma trachée toute entière.

Pourquoi. Pourquoi.

Immuable question menant aux mêmes Géhennes.

J'arracherai ma gorge, j'écraserai mes doigts
Pour faire taire, un instant, les tempêtes intimes,
Uniques soubresauts de ma carcasse infirme.

Silence, Silence, Silence

Hurlait un quelconque monarque en son triste royaume ;
Avec autant de triomphe qu'un mendiant sans aumône.

À genoux, me voilà.
Ainsi et pour toujours.
Suppliant le pardon, la grâce ou l'hallali.
Je ne désire rien que le silence promis.

Silence à ma raison. Silence en mon domaine.
Faut-il, pour cela qu'encore je me malmène ?

On écrirait, dit-on, par bonheur ou envie.

Mais où est donc le bonheur,
En ces nuits sans répit ?
Ces jours sans lumière, s'enchainant par centaines,
Sans le moindre repos, viennent vomir leur haine.
Haine sur mon exuvie,
Haine sur ma paix fragile.
Pourquoi donc réveiller tant de démons si viles ?

Voilà ici ma croix,
Sans échardes ni bois,
Écrire comme on vomit,
Comme on dit que l'on boit.

De pitié, il n'y aura
Guère plus que de silence,
Sans fleurs, il me faudra
Poursuivre ma pénitence.

dimanche 29 décembre 2013

[Carnet de Bord] La Plata - One month later.

Voilà un mois de passé.
Avec une célérité inespéré, voilà donc un mois de fait.

Un mois sur un autre côté du globe,
Là où l'hiver se fait été,
Où l'on a la tête à l'envers
Où les siphons siphonnent dans l'autre sens. [Faux]

Il y aurait tant et rien à dire.

Tant sur ce pays.

Pays blanc. Pays assourdissant.
Peuplé par ses gens qui semble sans racines.
Descendant de bateaux depuis longtemps disparus.
Pays rasé, disparus.
Englouti par les velléités insoutenables de l'homme blanc.
Il est ici une insupportable sensation.
Celle d'avoir lavé dans la terre le sang ancestrale qui y coulait
Pour y faire venir par milliers tous les perdus que l'on a bien pu trouvé.
L'Europe restera toujours l'Europe.
L'Amérique restera toujours l'Amérique.

Nous n'aurions conquis que le désert.
Il n'est point que le passé qui fût fait rase.
Terre, peuples, histoires et langues.
Tout ici résonne, assourdissant.

Pays sourd que l'on fit sourdre, lui aussi.
Quelques hères ne valent exception à l'universalisme.
Qu'ils se fassent muet tel le désert
Et qu'ainsi soient-ils honorés, frappés sur de la monnaie.

Terrifiante sensation.
Où que tu ailles, homme blanc, nul ne se relève.
Craint autant qu'injurie Attila,
Sans faire guère mieux.


Je tente de laisser l'amertume
S'étioler dans la chaleur irréel d'un mois de décembre.
Je lis, j'écris.
Je me nourris autant que faire se peut de mots et d'histoires.
Luxe enfin acquis après les longs mois.
Enfin, je prendre la seule chose qu'on ne saurait voler,
Le temps.

Et j'ouvre ainsi ce qui sera mon carnet de bord pour les cinq mois qui s'offrent encore à moi.


mardi 10 décembre 2013

Aridité.

Mon Dieu, t'es tellement vide
Que même pour faire la teuf
Il te faut des acides
Pour pouvoir bouger tes seufs
T'es tellement insipide
Tu ressembles à Miley Cyrus
Avec tes grands yeux arides
Tu trompes ni tes potes ni les keufs

Vas-y parles à tes amis
Ça changera de ton Iphone
Fais pas semblant d'être en vie
Alors que tu t'emmerdes comme une conne

Non mais vous faites un concours
De celui qui n'a rien à dire
Avec vos grands et vains discours
Creux et cons à en mourir
Toi, tu veux que les gens beuglent
C'est important pour s'amuser
Il vaut bien mieux être aveugle
C'est plus pratique pour pas penser

Ah bah ouais, faut se faire voir
Il faut se faire calculer
Toute sa paye, faut la boire
Et s'plaindre qu'on a rien à manger
T'es mal barré pour faire croire
Qu't'es né sans cuillère argenté
T'es même pas une bête de foire
T'es qu'une fin d'race écervelée

vendredi 8 novembre 2013

En attendant de partir

La maison n'est pas la mienne. Elle est sans doute celle d'un ami.
Au milieu des mornes champs picards, elle fleuri, comme par erreur, dans le coeur d'un village sans âme. Caché derrière une porte de bois sans allure.
Malgré son air de moribonde, sa chaude lumière porte et empêche de dormir. On reste la nuit durant, les yeux en forme d'étoiles, collés à la vitre pour mieux regarder dehors le vent bisant les arbres du jardin.
On se remplit les oreilles d'histoires dont nous abreuve le feu chatoyant dans son âtre.
La vie coule doucement entre les longs doigts fins de Novembre.

Une matinée plus froide et plus éblouissante que les autres se dessine au dessus du toit. Par les fenêtres, se détachent de larges morceau d'un ciel bleu amère et profond. D'un bleu de tourmente, intense.
Allongé sur l'épaisse moquette vieux rose, je laisse mes yeux s'ouvrir béats sur ce ciel tirant sur le cobalt. Mon esprit, un instant, va, fuit et s'élève.
Dans les trilles de fleurs s'étirant, il m'emmène un peu plus loin.
Jusque sur ma peau, je sens que je voyage. L'air change, les odeurs aussi. Ce que mes doigts touchent, ce que mes yeux voient. Ce n'est plus la douce maison dans cette fadeur ennuyante.
Je retrouve l'hiver cinglant contre le béton, la neige se tassant le long des murs. Les grandes barres d'immeubles de la banlieue de Kiev. Le regard dissimulé sous les écharpes et les foulards. Et ceux, à peine couvert, le cou offert à toutes les glaces, bravant le vent avec l'indolence de ceux qui connaissent, ceux qui ont l'habitude.
Je vois ces larges avenues se faire devant moi. Avec leurs arbres, leur silence, leurs voitures, parfois leur tonnerre. Tout ce gris s'abattant brusquement. Les enseignes se morcelant, aux couleurs passées et craquelées. Les yeux que l'on croise perdent chaque fois un peu plus de leur bleu.

Dans une chambre aux murs bien trop fins, se pressent sur quelques matelas, coussins et couvertures, des jeunes gens placides. Ils fument et boivent en écoutant trop fort de la musique. Certains s'embrassent et la jolie blonde à bouclette fait vomir le cendrier sur le sol en plastique. On parle de partir, de loin, de ce qu'on trouvera après l'horizon. On parle de la peur dans le ventre, des gens qui sont restés ici, comme ils font peur et comme on ne finira surtout pas comme eux. La fenêtre ouverte sur le ciel livide se confond dans la fumée et des ectoplasmes sortant des bouches.
On roule encore un joint et je reprends le voyage.

Se pressent devant moi, milles image de cette vieille Europe sous les frimas. Ce Nord Majestueux au calme apaisant, à la réserve tranquille. L'Est affichant ses blessures et faisant du passé une cicatrice complexe. La violence des hommes se lisant sur les murs et les murs se lisant sur le visages de hommes.
La neige salie se perd sur les aspérités du bitume étouffant le peu de nature restant, brulée par le froid.
J'erre entre les clôtures défaites, les rails des trains chargés et instables.

Comme un rêve qui se referme, je reviens doucement sur le bord du lit où je suis assis. Je souffle doucement en entendant les bruits de cette réalité là. Les odeurs du repas qui se prépare. Il faut bien retourner attendre sagement le prochain départ.
Je ne suis pas chez un ami, je ne suis pas avec de la famille. Mais c'est presque la même chose.

vendredi 1 novembre 2013

Fins de fous.

Louis, un jeune homme fou.
Maxime, une jeune femme qui tente de ne pas le devenir. Trop.


[…]

Louis
Je suis en train de te perdre, Max.

Maxime

Tu m’as déjà perdu. Je ne suis déjà plus là, Louis.
J’ai voulu lutter. Rester à tes côtés. Être grande. Être digne.
J’ai voulu être forte. La tête haute et les espoirs fiers.
Mais je n’ai pas pu. Cela m’a brisé. Tu m’as brisé, Louis.
Et je ne pourrais plus jamais vivre avec toi.
T’aimer comme il se doit.
J’ai cherché la raison de tout cela.
Mais quand il n’y a plus d’espoir.
Plus d’immensité pour brûler nos yeux.
C’est qu’il est déjà trop tard.
Trop tard pour se dire « je t’aime »
Trop tard pour se mentir encore une fois
Pour croire, un instant de plus, à l’immortalité de nos mondes.
Pour ne pas voir que tout cela n’est que douleur sans mots dire.
N’est que passion sans force.
N’est que folie sans amour.
Il faut des choses dans la vie
Que seul le souffle peut combler
Et aujourd’hui, je n’en ai plus.
Nous avions encore le temps, bien sûr, pour se dire cela.
Mais il faut savoir, parfois, se taire, se retirer et se dire « adieu »
En fermant, une à une, ses larmes pour n’en garder que le sillon,
Sur nos joues arides, du temps perdu.
Pour ne pas voir la fin qui passe
On s’invente des nuages de poussières
Que l’on glisserait entre nos bras
Pour éteindre la douleur
Rien qu’une fois.
Une dernière fois.
Mais parfois, quand les cendres retombent sur nos corps
On voit poindre dans le jour d’alors
Des étoiles incandescentes d’homélies déjà fanées.
C’est alors que l’on sait
Qu’il est temps de se retirer.

lundi 14 octobre 2013

American Dream // ED2P project





Directed by César Del Giudice
help of Jake Martin
//
Music by Eddy de Pretto
Lyrics by Martin Dust
Filmed in Dumbo, New-York City

mardi 17 septembre 2013

La boue monte.

La boue monte -
D'abord dans le coin de l'oeil,
Dans le silence et sans glas.
Sans dire son nom
Et en marquant le pas.

La boue monte
Sans le moindre branle-bas.
Dans le feutre et le velours.
Comme l'eau qui dort
Mais ne se boit.
Tel un rire qui aboie
Sous une crinière d'or.

La boue monte
Et se lie
A la lie
D'autrefois.
Sans férir
Ni frémir,
La boue monte,
Encore une fois.

La boue monte -
À peine à nos genoux
Qu'elle sera à nos doigts
Et lors, à notre cou
Incidemment l'on agira.

La boue monte -
Suintante des douleurs
De funestes engloutis.
Qui, sautant de bons coeurs,
Y laissèrent, las, leur vie.
La boue monte
Surtout pour ceux qui l'oublient.

La boue monte,
De le taire,
Il est bien tard.
Que faisions nous déjà
Quand certains, dès alors,
Se faisant fort d'être phare
Tonnaient de tout leur corps
Contre cette peste hagarde.

La boue monte
Puante plus que mémoire
Ne veut le souvenir ;
Insidieuse et perfide
Ceint d'orgueil et de bile
Portant haut son infamie
Et qui en rythme défile

La boue monte -
Nous voilà avancés.
Que vaudrait une armée,
Quand c'est la boue qui monte.
Dites, qu'elles sont nos armes
Face à l'eau embourbée ?

La boue monte
Mais qui saurait combattre
Ces albâtres noirâtres ?
Qui jonchent, de mille débris,
Mille pauvres esprits
Certains d'être héraut
N'étant que sonneurs d'hallalis.

La boue monte
Il n'est d'autre devoir
A nous d'être rempart,
Digue et même zouave.
Quand d'autres jurent aux cieux
Et s'enferment en conclave.
Nous n'avons guère à prêter,
Nous sommes le serment :
La boue n'aura de paix
Sans rester au jusant.

La boue monte -
Hormis face aux brillants,
Aux porteurs du levant,
Roseaux ancrés aux vents.
Ceux qui ne crient victoire
Même dans leur ultime soir.
Ils leurs en chauent bien peu
Que tombe, à terre, la tête
C'est toujours dans la boue
Que se relève la bête.

La boue monte
Alors, nous monterons de concert
Jusqu'aux nues, jusqu'au loin
Nous monterons encore demain
Quand, pétris de leurs larmes,
Les visages sortiront du vacarme
N'osant comprendre, enfin -
La vague les recrachant
N'est point tant leur bourreau
Que leur terrible infant.

La boue monte -
La peur ne sait rien ;
Elle claque les mâchoires
Et fais trembler les mains.
Il nous est temps de se munir
De savoir et de raison,
Avant que l'on ne puisse plus dire
Ni prières, ni pardon.

-

La boue monte
Mes amis,
Ne nous en faisons pas fi.
Nous dansions dans le bruit
Qu'à nos pieds, elle jaillit.

jeudi 12 septembre 2013

Bienvenue.

[Je ne sais pas si tu es déjà là - Mais ce texte est pour toi.]


Allez viens - Prends ma main
Je crois que c'est à toi
Ce monde n'est pas très droit
Mais si tu veux, c'est le tiens.

Les gens y sont étranges
Avec leur tête de pluie -
On dirait qu'ils s'ennuient
Et que, toujours, on les dérange.

On t'a pavé le chemin
Pour pas que tu te perdes trop ;
Enfin, juste ce qu'il faut
Pour se retrouver au matin.

Je serai ton marin -
Pour les bons et mauvais temps.
On glissera sous le vent
En beuglant comme des païens

Je t'apprendrai toutes les bêtises -
Juste pour faire hurler ton père
Qui faisaient les mêmes avec ta mère ;
Quand tu n'étais encore que brise.

Je te ferai sentir les fleurs,
Je t'offrirai milles et une routes
Afin que jamais la déroute
Ne sache un jour, trouer ton coeur.

Je ne te dis pas tout
Cela fanerait les surprises.
Garde, pas loin, tes valises -
Bienvenue par mis nous.





Jeudi 12 Septembre 2013 - 20:28

mercredi 4 septembre 2013

Sur ma peau

Sur ma peau
Je te veux
Sur ma peau
Comme une promesse,
Comme une insulte à ce qui fini.

Sur ma peau -
Courant entre mes veines,
Blason de milles peines -
Je te veux pour drapeau.

Marqueur de nos vies,
A l'encre noire et bleue
Jurant contre les cieux.
Je te veux à jamais.
Je te veux
Sur ma peau.

Je veux te garder
A toujours, au Léthé,
Comme le plus grand secret.
Première pierre de l'empire
Que je veux
Sur ma peau.

Sur ma peau
Les rhapsodes le diront
Tu étais
Sur ma peau
Tu moirais
Sans repos.

Par ce que tu es belle -
Que tu es le plus beau
Découpant à l'oripeau
Sur ma peau, la dentelle

Sur ma peau
Comme les autres, les fleurs,
Les anciens et les guerres
Je te veux
Pour flambeau
Je te veux
Sur ma peau

Ni caprice, ni vogue -
Je te veux bien plus que ça,
Tant que je te brode.
Pour honorer nos bras.
Je te veux d'émeraudes
De jais, de saphir, de lilas.

Mémoire de nos batailles,
Je te veux pour mon sceau
À l'entaille
Que je veux
Sur ma peau.


jeudi 29 août 2013

Ne cherche pas

Ne cherche pas l'amour
Et ne sois pas sérieux

Demande toi plutôt
Pourquoi tu n'es pas heureux

Et regarde le ciel
Et regarde le reste
Vois ce que l'on te laisse

Pour ligne bleue des Vosges
Quelques immeubles trop gris
Dont on perd les cimes
Dans des nuages sans vie


Ne cherche pas d'excuse
Et ne sois pas peureux

Demande toi plutôt
Pourquoi tu n'as rien fait

Pourquoi t'es toujours là
Au milieu de ces gens
Que tu ne connais pas
Et qui mentent tout le temps

Où sont donc tes serments
Tes promesses jurées
Faite pieusement à ton coeur
De s'en aller, crever ailleurs


Ne cherche pas de raison
Et ne sois pas sans folies

Demande toi plutôt
Pourquoi tu as obéi

Pourquoi n'as-tu fleuri
Quelques rives lointaines
Sous quel bien vain prétexte
Les as tu oubliées ?

Pourquoi es-tu resté
Entre ces quatre murs
Qui, comme quatre planches
Ont enterrés tes futurs

lundi 19 août 2013

De passage.

Comme les oiseaux
Aux ailes lourdes
Qui viennent trouver quelques repos
Au bout des arbres, au bord des branches.

Comme les amants
Qui posent leur corps
Pour une nuit, pour une aurore
Dans des draps bleus de nuits passées

Comme les pèlerins
Portant leurs peines
Vers d'autres nues bien plus sereines
Songeant aux Edens possibles

Comme les voyageurs
Aux coeurs aussi gros que leurs sacs
Trainant aux chevilles
Les lambeaux de leurs tenues d'esclaves

Comme les absents
Qui nous visitent toujours trop tard
Alors que nos paupières sont closes
Pour mieux nous tourmenter

Comme les lunes
Qui refleurissent à nos pas
Du vent de tous les levants
Lui, encore une fois, nous guidera.

vendredi 16 août 2013

Sans même la force d'un 'au revoir'

Tu vois, même le silence s'évanouit
Les routes reviennent
Et les oiseaux s'enfuient.

Ta colère et ta rage se sont elles-mêmes meurtries.
Cela valait bien la peine de pousser tant de cris.

Le ciel se dégage toujours plus dans le vent
Il déchire ses nuages et te jette par devant
Tu reprends donc ta marche
Comme un chapitre de plus
La prochaine fois, tu le jures
On ne t'y reprendra plus

Tu vas partir cette nuit
Laisser derrière toi
Tout ce qui fait trop de bruits.
Tu vas avaler de l'asphalte
A l'arrière d'un camion noir.
Et même si tu ne veux pas le croire
Tu vas rentrer chez toi.

Ouais, je sais, que tu as mal au bras
Que ton ventre te supllie à chacun de tes pas
Tu ne sais pas où tu finiras
Mais c'est un peu pour ça que tu y vas.

Tu ne payes même pas hommage
A la ville assombrie
Tu l'as laisse derrière toi comme un amant maudit
Peut-être qu'elle reviendra dans un an, dans une vie
Si ta tête est moins lourde et tes yeux grands ouverts
Tu reviendras peut-être pour lui faire l'enfer.

Vas-y ne tremble pas trop.
Et si ça ne s'arrête alors bois de l'eau.
Tu verras que toujours
On vole un peu trop haut
Tu reverras tout ces gens
Alors, à bientôt.

mardi 13 août 2013

Ceux qui se lèvent / Ceux qui se couchent

Il y a ceux qui se lèvent et ceux qui se couchent
Fatigués et fourbus de n'avoir rien combattu.
Préférant ne pas voir ce qui se terre dans le soir.

Ceux qui restent assis attendant que périsse l'ennui
Se disant que tout cela passe et s'évapore
De toute façon, à la fin, c'est toujours la même mort

Ceux qui s'aveuglent à ne rien faire
Qui ne bougeraient même pas leur cul
Si demain, explosait une guerre.
Ne comprenant donc jamais que
Si la vie se vit
C'est avec rires et coeurs
Mais jamais sans têtes et tripes.

Ceux se berçant dans la bile
Prenant la bêtise pour du courage
Et confondant le Moulin avec le Chien
Gris comme l'èbe
Brisant comme Borée
Brillant de tous leurs bruns reflets

Ceux que l'on oublie toujours trop vite
Dont le vent soufflera les pas
Dès les première secondes de leur trépas

---

Il a ceux qui se lèvent et qui n'ont pas besoin d'excuse
Parce qu'il fait jour, que l'on est là
Parce que ça ne se passera pas comme ça.

Ceux qui se lèvent et qui engueulent
Balançant leurs colères
En plein coeur de Babel
Ou face aux thébaïdes infinies
Aussi longtemps qui leur faudra

Ceux qui se lèvent et sans jamais reculer
Devant la haine, la sueur, les crachats et la fange

Dresseurs de loups et qui toujours les combattent.
Ils braveraient le froid, les tempêtes et les cris.
Les hurlements des fous qui depuis longtemps les envient.
Ils soulèvent cents galaxies à force d'utopies
Déclenchant milles tempêtes faites de milles fureurs.
Ils sont le tumulte accablant et la rage dans les poings
Le tonnerre des tonnerres des nuages de tocsins
Contre la vase impie des boueux fantasins.

Ils ne regardent jamais sans ce brûlement au ventre.
Qui leur dit de l'ouvrir, de resister, de vaincre
De croire au bien plus beau, au plus grand, au plus fort
Que des icônes ruisselantes d'ignorances assumées.

Ceux qui se lèvent toujours et en ouvrant les bras
Faisant armes de haillons ou de crayons dans les doigts
Racontant sans frémir les faiblesses de leur monde
Mais aussi sa beauté et ses fleurs fécondes.
Expliquant à chacun sa lumière infinie
Sans ordre ni commande
Sans devoir ni offrande

Ceux qui se lèvent d'abord et surtout pour les autres
Refusant d'être apôtre et en montrant l'exemple
Offrant leurs mains comme autant de promesses
Pour dire que l'on se lève, debout sur ses détresses
L'échine ne se courbe, le genou ne se pose
Ni dans la boue qui monte, ni dans les lies de roses.



vendredi 9 août 2013

Ceux qui me font écrire.

Aux amoureux qui s'en vont
Et aux autres qui restent
A ceux que nous chérissons
A tous ceux que l'on déteste

Aux fleurs que l'on fanera
Et à celles qui n'écloront
Pour les rêves que l'on fera
Pour les autres qu'ils feront

A tous ceux que l'on perd
Et pour celles que l'on trouve
Ceux qui ne font pas la guerre
Et ceux qui choisissent les louves

A celles qui parlent aux étoiles
Et ceux qui préfèrent la lune
A tous ceux qui ont mis les voiles
Et qui ont brûlé le bitume

A ceux qui noircissent les nuits blanches
Tous ceux qui baiseraient les matins
A celles qui s'en briseraient les hanches
Aux autres qui se tiendraient la main

A ceux aux corps en terrain vague
Aux activistes du quotidien
A tous ceux qui n'ont pas le swagg
Aux autres qui font les malins

A tous ceux qui se sont perdus
Aux autres qui font les chemins
A celles que l'on porte aux nues
Tous ceux sans le moindre destin

Aux compagnons des jours de pluies
A ceux qui nous éclairent quand même
A tous ceux qui croisent nos vies
Et à tous ceux pour qui l'on sème.

A ceux qui polissent le béton
Celles qui se crèvent les yeux au ciel
A ceux qui chérissent l'horizon
Et ceux qui partent vers le soleil

A tous ceux qui ne sortent pas
Aux trop timides et trop rêveurs
A ceux qui tremblent à chaque pas
Et celles qui agrandissent le coeur

A celles d'avant et de plus tard
A tous ceux qui m'ont nourri
A celles offertent par le hasard
A tous ceux que j'ai pour amis




samedi 3 août 2013

Panurge Céruléenne

Panurge est ma Diogène.
De Sinope à New-York.

Nous fûmes ensemble Holden
Et mille autres vagabons.

Il est des souvenirs
Que le temps ne saurait laver.
Ils peuplent inlassablement
Les pavés que l'on bat
De nos chaussures trouées.

Panurge dessinait dans la nuit parisienne
Écoutant le souffle de la ville
Les nuits que nous avons écumé de concert
Restent gravée dans le silence
Nous allions manger le monde
Le monde tout entier et le monde bien plus que ça.

Elle avait, dans ses cheveux,
Posé le ciel et ses reflets.
Crachant ses poumons
Sur le bitume.
Elle hurlait sur tous les autres.
On ne changera le monde
Qu'avec la force de nos peurs.

Ensemble nous avons tant fait.
Battu tant de routes
Ouvert tant de rêves.
Traçant les futurs
Et fait de nous des géants.

Nous avons ri dans les strates de l'aube
Brûlé dans l'asphalte dont on fait les chimères.
Nous avons été si puissant.

Beezy.

Je me moque tant de ce que peuvent faire les jours
Quand, collés les uns aux autres,
Ils se font mois et années.
Ils pourraient bien continuer
Jusqu'à assoiffer les cieux.
Tout ce que tu es,
Je le garde précieusement en moi.

Les yeux ne se croisent
Mais quand ils le feront
Les ans seront à rire
Tant ils seront petits.

Une fois, deux fois, cent fois
Nous nous retrouverons
Nous nous perdrons encore.
C'est ici que nous sommes fort.

Beezy.

Je t'emmènerai aussi loin que tu iras.
On renversera des bières
On se gonflera d'étoiles
On battra les sentiers
On jettera nos corps
On finira inerte sur des trottoirs lointains.
On embrasera les lunes
On chantera tous les chants.
On versera des rires
Et on finira enfants.

Tout cela n'est pas fini.
On ne tue pas des amants.

Nathanaël encore

Encore et pour toujours.




jeudi 1 août 2013

Apologue Badinant.

Si les jours se pavent
De questions suspendues
De silences appuyés
De prières sans noms

Si le destin s'évapore
En trilles muettes
Aux reflets incertains
Brûlant comme les aurores

Si les nuits se peuplent
D'absents sans visage
D'incubes eunuques
De soifs asséchées

Si les vents s'exaltent
Cinglant en souverains
Les restes de pâleur
Gercés de milles violets

Si les murs se hérissent
Comme autant d'insultes
À tous les confins du monde
Qui n'attendent que toi

Alors plus que jamais
Grave en ton sein
Cette triviale et sage lexie

Si tu doutes - Prends la route

samedi 27 juillet 2013

Fuir -

Damner les pleutres et briser leur nuque.
Maudire toutes choses et leur cracher dessus
Etrangler de ses mains les tempêtes
Hurler sur les rochers
Se jeter du haut du ciel
Psalmodier tous les noms des enfers
Cracher sang et venin au premier des regards
Et fuir, fuir, fuir.

Fuir.

S'écraser sous le poids
De toutes les colères du Monde
Au plein coeur de son inouï fournaise
Sans s'offrir la moindre issue.

Aux terreurs pâles et pétrifiantes
Des lunes à venir
Il ne faut que l'échine ploie.
Plus imposant le satyre
Plus terrible la panique
Plus vile la crainte
Il n'est de combat que l'on élude.

Peu importe ce que dit le ventre,
Ce que disent les doigts
Bien maigre est leur tiraillement glacé
Qui nous creuse les paumes
Et fait se ceindre les poignets

Il n'est de frayeur qui compte
Enfant,
Si on les affronte les poings devant.

Alors prends ta furie comme épouse
Fais la Reine aux milles Sentes
Jette-la au vent autant que tes doutes
Epuise les encore
Par monts, vaux et routes
Creuse et cherche plus loin, plus loin encore.

Ce n'est renoncer qu'ouvrir de nouveaux chemins
A l'encre bleuie par le soleil sur nos peaux.

Bien sûr la foudre s'écroulera
Au coeur de chaque Été
Bien plus qu'on ne le contera

Mais à chaque coup de semonce
Tu porteras à ton épaule
Le poids de tes peines
Tu chausseras à tes pieds
Les limbes de tes rêves

Et tu dévoreras, voyageur ou pretresse,
Pour les siècles qui viennent
La terre foulée des destins s'écrivant.

mercredi 24 juillet 2013

Notre-Dame-des-Diables

En l'écrin verdoyant d'une ville d'aujourd'hui
Repose, délaissées, en son sein le plus lointain,
Les collines oubliées de quelques Malins.

Carcasses égrenées d'époques muettes
Trônant de toute sa morne
Sur un royaume de débris.
Surgissant avec violence
De cet océan d'abandon
Toisant nerveusement
La cité terrifiante
Du haut de son bourdon.

Le béton s'écrase lourdement
Dans la terre
Se faisant racine.

En son creux tournoient
D'inlassables serviteurs
Hôtes de l'Hôte
Dont les mains humblement
Offre face à ces murs brûlés
Par les hommes les ayant, par déjà tant de fois, abandonnés.

À son acmé, Notre-Dame,
Répond par ses quatre clochers.
Temple merveilleux
A la laideur sanctifié
Aux couleurs pleins les bras
Milles visages viennent alors nous croiser
Accompagnant en silence
Notre inexorable montée.

Sublime secret
Caché et craché à tous les yeux
Dominant sans faillir
Rayonnant de son joyaux
Se trouve ainsi offerte
La plus belle salle de concert.

Au delà de ses rondes cimes
Se roulaient sur eux-mêmes
De haut bataillons -
Roulant dans le silence le plus parfait
Déplaçant leur masse
Par le souffle pénible du vent.
La lumière tombant de toute sa grandeur
Illuminant les gueules immenses
De ces Dieux va-t-en-guerre.

Posé, au milieu du ciel
Pris dans l'étau de béton
Quelque part entre la forêt dévorante
Et l'univers s'effondrant
Je vibrais en titan.

L'air, de ma bouche, se dardait sur le mur.
Longeant les rondes paroies
Prenant puissance à chaque tour
Tel un linge invisible
Vous enveloppant la chair
Compressant vos muscles.
A tout jamais, vous voilà lié
Inscrit sous votre peau
Comme un poison magnifique.

Au coeur de ce donjon sublime
Entre les bras aveugles
De Dieux sans Noms ni Visages
Vous, voilà, condamner à errer
A parcourir cette Terre
Vous, pauvre misérable,
Sublime missionaire
De Notre-Dame-des-Diables





lundi 22 juillet 2013

Ceci n'est pas une oraison.

Tu vois, le jour vrille à nouveau sur lui-même.
Le silence qui soufflait dans les rues de Lisieux
N'est plus que le vague ressac enfoui de nos souvenirs.

Je ne t'aurais pas vu partir.
Je n'aurais pas tenu ta main.

Il n'y eut guère de cérémonie
Ni couronnes et si peu de fleurs.
Roses perlant la pluie à peine tombée.
Roses pieusement posées à tes pieds.
Et sur ton front, dans les creux de tes yeux
Glissant, insoutenable, jusqu'au bord de ta joue
Une dernière larme comme un dernier bijou.

Petite chose
Petite et fragile
Dans ce drap qui te nimbe
On ne te reconnait même pas.
Le reflet si cher
Ce n'est ici que nous viendrons le trouver.

Il ne saura être dans cette salle
À l'écho bien épuisé
Emplie de la poussière suffocante des temps.
Les murs portant les peines insensées
Suintant les sanglots
Par tant d'autres, avant nous, versés.

Et la voix déchirante de Mère
A ta vue, redevenant enfant
"Mais j'te r'connais même pas"
Glaçant glas hurlant de vérité
Déjà, si vite, te voilà envolée.

Il n'y a lieu où faire pousser les fleurs
Il n'y a pierre que l'on saurait polir
Comment voulez vous
Il n'y eu reliques que l'on ait oint.

J'aurai voulu faire trembler
Cette terre froide et silencieuse
Faire rugir son fracas
Que ton oraison funèbre
Ne soit faite sur le bitume
Te transportant vers un quelconque frigo.

Adieu, adieu donc.
Puis ce que c'est en son sein
Que tu souhaitais retourner.
Nous avons allumé quelques bougies
Puissent-elles apporter ce qu'il te faudra de lumière.







A bientôt cowboy

A bientôt cowboy
On se reverra
Avant que refleurissent
Les prochains lilas
Si jamais les abysses
Ne t'engloutissent pas
A bientôt cowboy
A bientôt.

A bientôt cowboy
A bientôt
A quand je serai plus fort
A quand je serai plus beau
Quand je n'aurais plus pour corps
Que la peau sur les os.
A bientôt.

A bientôt cowboy
Lors on verra
Si l'automne rougeoie
Sur nos deux étendards
Ou si malheur il ploie
Constatant ton départ
A bientôt cowboy
A bientôt.

A bientôt cowboy
A bientôt
Quand la neige brûlera
Aux rayons du Soleil
Que poussière tu seras
A ses rayons cruels
A bientôt.

A bientôt cowboy
Tu apprendras
De la chasse au Dragon
Que l'on n'en reviens pas
Qu'enterré sous un tronc
Et la peau en éclats.
A bientôt cowboy
A bientôt.




mercredi 10 juillet 2013

Interlude

 --

Les routes sont longues par ce que belles
Elles se peuplent de fleurs
De silence et de miel
Elles épuisent et font grandir
Elles écartent et marient
Bien plus que le temps
Elles nous apprennent à fleurir

--

mardi 25 juin 2013

Immortels et vauriens

Allez viens, renverse les meubles
Encore une fois
Lance toi contre les murs.
Fais comme si le reste n'existait plus.
Viens, viens et viens encore
Ecumer les rues
Faire la course avec le jour
Brûler tout ce que l'on trouvera.

Viens, brûle et brille encore.
Les autres, on s'en fout
Les autres, ils sont morts.
Ils ne sont même plus l'écho de nos pas
Dans la ville qui résonne
Autant qu'elle se strie
Des couleurs terrifiantes
De cette bien pâle copie de toi.
Viens, viens voir au fond de mon lit
Tout ce qu'on peut faire à la nuit

Aiguise donc tes hanches
Affûte bien ta peau
Cette nuit sera peut-être
Notre plus beau tombeau

On ne serait pas les premiers
Enlevé par l'aurore
Garce revenante
Qui fait disparaitre les garçons
Comme l'hiver, les fleurs.

Viens, viens, je t'offrirais des fleurs
Des belles, des vertes, des grandes
Des qui partent en fumée quand elles touchent nos langues.
On parlera aux Dieux, aux Riens et aux Fous.
On fera tout ce qu'il y a de pire
On fera bien plus de bruit
Que les perdus de la chambre voisine
Éphèbes du dimanche
FauxDandys sous kétamine.

Viens, reviens, reviens plus fort
Sors donc tes flingues
Et jette toi sur ton sort
Regarde comme on est beaux
Sur les chutes de ton corps
Retombant sur les miennes
On est bien immortel
Sinon nous serions des vauriens

Reviens, nerveux et faisant claquer ta langue
De jour, de nuit ou au coeur du beffroi
Parade sur ma peau et suce moi les doigts
Donne des coups de talons
A tout ce qu'il reste du monde
Et prie pour ton amoureux
Les deux genoux repliés.

Remplis ton corps de lumière
Catalan, fils de peu
Nous brûlerons d'autres feux
Bien avant le prochain hiver.


R/S

lundi 24 juin 2013

La route.

On dira ce qu’on voudra sur le temps.
Sur celui passe et qui s’en va.
On dira tout.
Et puis, on ne dira rien.

On ne parlera pas du silence
De la peur, du froid.
On ne dira rien des mots
Qui reviennent sans cesse
Dans la même bouche
Sous les mêmes doigts.

On fera semblant de courir un peu plus.
On s’essoufflera.
On crachera nos poumons sur le trottoir.
Nos mains se posant sur nos cuisses
Sur notre propre poitrine.
Et le visage rouge et le souffle court
On restera là.
À regarder ce qui nous entoure
Ces paysages de fins du monde
Surgissant devant nos yeux.
On halètera
En voulant comprendre
Ce qui soudain se passe.

On laissera nos têtes glisser
Le long de notre corps.
On s’allongera,
En se posant,
Les questions aux mêmes réponses.

Alors on attendra,
Voir que ce l’automne pourra dire.
Et s’il ne dit rien
On brûlera tout.

Nous poserons lentement les flammes
Une à une
Sur ce qui nous reste d’avenir.
Et l’on regardera le bûcher de nos futurs
La fumée remontant jusqu’aux nuages.
Et si de ses cendres chaudes
S’échappe ce qui fût notre espoir
Nous saurons alors ce qui nous reste à faire.

Un à un
Chacun de nos doigts
Refermeront nos malles de vies
Et nous reprendrons la route.

La route. 

vendredi 7 juin 2013

Les vieilles âmes.

Ils portent les ans comme d'autres les jours ;
Ont tant de monts et des vallées
Que leur peau ressemble
A ces livres anciens et sacrés.
Leurs habits sont fait du temps lui-même
Plus vieux encore que les étoiles
Que les fleurs du Carême.

Ils tournent lentement
Autour de notre monde
Et viennent s'y poser
Quand la peur nous inonde.
De leur sagesse émerveillée,
Ils éclairent à la ronde
Chassant d'un mouvement de la manche
Nos ténèbres terrifiées.

Nous les reconnaissons parfois
Comme nos frères, nos maitresses
Amoureuses et compagnons des vies passées.
Ils sortent, un instant, de leurs ombres
Et viennent  nous épauler.
Nous les avions perdus
Nous les voilà retrouvé.

Ils trainent sur nos visages
Leurs rassurantes mains
Nous promettant la paix
Apaisant nos destins.

Ils nous disent que le ciel
Est bien plus grand
Que le bleu dont il se parre.
Assurant le moindre nos pas,
De son but certain.
Si les chemins s'éloignent
Ils ne se perdent jamais.
Les tempêtes importent peu
Les déluges sont si futiles
Les lunes peuvent bien disparaitre
Même de l'autre bord de l'infinie
Nous saurons nous reconnaitre.

Comme si le long de nos iris
Se trouvait l'épopée magistrale
De nos vies épuisées
Ils savent tout de nous
Lisant dans le coin de nos sourires
Tous les feux d'artifices
Qui jaillissent
Allant bien au dessus des cimes
Traversant les rivières
Chevauchant les déserts
Faisant insulte aux abîmes
Et à ce vent qui vocifère.

Ils semblent fait du bois des fous
Leurs yeux tremblant trop fort
Et pourtant dans nos paumes
Surgit la flamme gracieuse
Des amours oubliées
Dans les méandres de dalles
Se refermant d'un grand coup
A la fin de chaque partie.

Mais qu'ils enterrent encore
Et tant qu'il leur plaira.
Si peu compte le corps
Si léger son vacarme
Quant arrivent dans nos draps
Les connus, les anciens,
Les vieilles âmes.





samedi 1 juin 2013

Les nuits noires

[pour Gé]



Ce que mes nuits sont noires depuis que tu n’es plus là.
Depuis que tout cela s’abat sur moi
Ces torrents d’insultes sur ces nuits
Ces nuits qui se passent et ne ressemblent à rien.
Ce que mes nuits me manquent depuis que tu n’es plus là.
Depuis que ton souffle ne crache plus de nuages.
Depuis que l’âcre n’est que le goût du silence.
Comme les cendriers sont seuls.

Comme le silence fait mal, à l’instar de ces mots.
De ces mots, de ces morts qui résonnent d’amertume.
Comme tout cela s’efface à l’absconse absence.
Qui peuple une fois de plus, les yeux finissants.

Ce que ma colère est blanche depuis que tu n’es plus là.
Depuis que le blanc se pare d’autrefois.
De « jadis » assénés et de mensonges insolant.
Depuis que la colère s’apprend à la lueur du tison.
Qu’elle ruisselle sur nos joues,
Nos joues comme rues qui s’essoufflent encore plus.

Comme l’air se fait givre, à l’instar de ces peaux,
Qui nous effleurent comme les caresses d’une nuit
D’une nuit bâtarde, qui ne veut plus dire son nom.
D’une nuit violente
Violente parce que vide.
D’une nuit où il n’y a plus que des halos de fumées froides.

Ce que mes larmes sont lourdes depuis que tu n’es plus là.
Depuis que l’écho efface doucement ce que les étoiles firent
Tant et tant.
Se lovant dans le bleu de nos drames.
Depuis que l’errance est la seule réponse.
Les pieds butant sur des chemins impossibles à achever.

Comme mes mains me font mal, à l’instar de ces adieux
Comme cela est long à apprendre
Que rien ne reste, que tout se brise.
Comme tes yeux me brûlent.
Comme la rage combat nos sommeils.
Dans des draps assourdissant de cendres
Qui me poursuivent encore.
Comme je te poursuivrai
Jusqu’à retrouver le courage de nos rires.

Alors, je refermerai mes larmes,
Je reposerai mes cris

Et à nouveau, je te dirai « A Tout Bientôt » 

jeudi 23 mai 2013

Comment écrire ?

[À l'origine, c'était un monologue]



Comment fait-on pour mourir ?
Pour dire adieu à des inconnus ?
Comment dit-on l’absence, l’absurde, l’abscons ?
Quelles sont nos armes ?
Pour vivre de tout son souffle, des vies fébriles, des vies brûlantes.
Des vies dont on ne veut plus, dont on ne veut pas.
Où se trouve la raison, la candeur, la passion ou la peur ?
Et que fait-on des lippes bâtardes ?
Où va-t-on quand on se perd sans cesse, dans des nuits, dans des rêves ?
Quels sont les puits dans nos âmes qui ne connaissent de fonds pour pouvoir les vider tant et plus ?
De quelle encre, de quels cris viennent ses choses profondes du corps ?
Comment dire le pardon, le peut-être ou l’adieu ?
Comment souffrir le désir à nos peaux épuisés ?
Vers quels regards tourner nos joues pour assoiffer la crainte ?
Pourquoi des bras aveugles posent sur nos visages des terreurs insolentes ?
Suffit-il de mettre sur ses mains du rouge et son front de l’eau ?
De balancer aux murs nos impatiences ?
De se cacher vers des questions inutiles ?
Des « je ne sais pas » sans la moindre résonance.
J’en ai croisé des doigts silencieux.
Les miens le furent.
Et puis, j’ai doucement soulevé cette peur par un angle.
J’en ai pris une force évidente.
Et de jours, en jours.
De nuits, en nuits.

J’ai battu ce qui fût pour bâtir ce qui fait.

mardi 30 avril 2013

Les aurores

Je sais que la nuit ne vient jamais assez tôt
Que le jour t'épuise de son silence immobile
Qu'il reste, ses serres ancrés dans tes flancs,
Posé sur toi avec tout le poids de ceux que tu as perdus.

Je sais que tu regardes le ciel et qu'il est si blanc que tu as les yeux qui brûlent.
Que tu as beau regarder que tu n'entends rien d'autre
Rien d'autre que son blanc infernal d'infinité.
Je sais que parfois tu cours sans savoir pourquoi
Juste pour t'essouffler et te faire mal à la poitrine
Et que tu finis couché, suffocant contre le trottoir

Je sais que le soir, tu épuises ton corps contre le corps des autres
Que tu jettes ta sueur sur les murs à chacun de tes mouvement de têtes
La musique se vrillant contre toi et toi hurlant, hurlant pour que personne ne t'entende.
Le courage porté entre les dents, dansant, buvant ce qu'il te reste de nuit
Tu poses tes mains le long des autres que tu croises
Espérant qu'ils viendront te rejoindre sur le bord de ta peau
Qu'ils seront filles ou qu'ils seront beaux.
Si enfin l'une se retourne entre tes draps sales
Tu voudrais tant toucher ses seins et qu'elle s'appelle "Léa"

Je sais aussi que le soleil s'acharne toujours dans les dernières heures de la nuit,
Que tu as les jambes qui tremblent quand tu danses sur les ponts,
Que tu finies par maudire les pandardes étoiles qui t'accompagnaient dans ta misère
Alors que le leste et céleste se bat contre les derniers éclats de lune.
Tu te raccroches à ta bouteille telle le dernier ersatz de ta dignité.
Que tu finis par briser comme ce qu'il te reste de beauté.

Je sais que tu te décharnes le cerveau à rêver tellement fort
De partir et de lointain, que tu le tends, tu le tords pour toucher l'horizon
Et maugréer contres les aurores.

Je sais que tu tapes ta tête contre les murs et que cela te fait du bien
Que tu le fais souvent et que parfois les gens te regardent dans le métro
Je sais que tu aimes bien t'engluer jusqu'au caniveau
Que c'est plus facile que d'ouvrir les yeux ici sur tout ces morceaux d'ennuies
Qu'on avale en dilettante pour passer le temps, passer la vie et nos débris.

Je sais que tu voudrais tous les brûler et les regarder souffrir
Tu sais que tu aimerais ça et que tu voudrais le faire
Voir s'effondrer ses immeubles comme des chateaux de sables
Tu vas même y déposer de la dynamite, tous les soirs dans ta tête.

Je sais que tu attends et que tu ne sais plus faire que ça.
Tous les soirs, tous les jours, dans tous les bars, dans tous les corps dans lesquels tu craches.
Dans tous ceux que tu insultes quand tu les croises dans la rue.
Je sais que tu regardes la neige qui n'en fini jamais
Que tu lui dis de mourir quand elle te mord les doigts
D'aller se faire foutre chez les autres, ailleurs et loin.

Mais le ciel ne tombe pas, les arbres ne meurent jamais
Le temps se délite et même le béton disparait.
Les fleurs écloront encore et encore
Sur tes lèvres, dans tes yeux, sur ta langue
Et elles seront cueillis par des dieux et des déesses
Dans chaque jour qu'ils feront

Je sais qu'il faut juste encore fermer les yeux.
Se clore encore un peu.
Les mains sur le ventre et le souffle sage.
Tout cela n'aura jamais assez tard, une fin.

samedi 27 avril 2013

Fork.



Elle revient de tellement loin
Qu'elle en revient jamais très bien.
Laissant à chaque fois derrière elle
Tous ses morceaux d'étincelles
De questions, de réponses
Qu'on oublie dans les ans.

Elle n'oublie jamais
Combien elle est perdu
Et en fait sa vertu
Comme d'autres en brûleraient.

Je sais qu'elle garde caché
Des petits morceaux d'elle
Elle porte dans le coin de son dos
Quelques mots écrits sur la peau,
Au dessus de ses reins, deux cent cris.

Je sais que certains de ses matins
Sont si peu palatins
Qu'elle tremble de ses yeux
Pointés sur le béton
De l'horizon perdu
Sur le mur de la rue.

Quand le soir vient et pose
De ses longues mains mauves
Dans son lit, des amants
Elle voudrait bien qu'ils aient
Le courage de leur fait

Elle les prend par la main
Leur dit "attends, j'vais t'apprendre"
Et s'ils font les malins
Les voilà, comme des Cassandre

Elle est tellement plus forte
Que tous les crépuscules
Ne sont rien que des promesses
Que l'aube ne sera jamais une traitresse.

Je sais qu'elle ignore ces choses là.
Mais, je crois c'est pour ça
Qu'elle est Reine de Roi.


dimanche 14 avril 2013

Hadrien

[Il y a des monologues trop longs pour figurer dans des pièces. Ce sont presque des pièces dans la pièce. Alors, j'en laisse un ici. Celui d'Hadrien]




Hadrien

Prenez une cigarette et un verre de coca.
Respirez lentement.
Et puis laissez vos yeux se gonfler.
Ça vous prend à la gorge.
Vous n’avez même pas besoin de vaciller.
Tout se trouve là.
À portée de mains.
C’est en silence que tout se passe.
Sans lumière. Sans souffle.
La nuque rigide et les yeux révulsés.
Vous n’avez rien à craindre de vous-même.
Ce sont les autres le danger.
Ces autres infâmes.
Infirmes de cœur,
Qui vous hurlent dessus.
Vous ne pouvez rien dire contre eux.
Je me suis retrouvé les lèvres cousues,
Comme pour l’Eternité.
Une vague de frisons passant sur mon corps.
En instant, je me suis vu.
J’étais une aurore boréale dans un ciel inconnu.
J’étais comme fait de cette lumière puissante
Je traversais la nuit.
Je ne craignais ni l’hiver ni le froid.
J’étais invincible.
Chaque couleur devenait plus puissante à mesure que j’avançais.
Et puis.
Et puis haletant,
J’ai pris les morsures sur Ibsenstraße.
Je n’ai attendu personne pour devenir ce que je suis.
J’ai pris les portes à prendre
Et j’ai suivi les routes qu’il me fallait.
J’ai eu mes doutes,
Mes instants de brûlures intenses.
Mais chacune de ces cicatrices fait de moi cet éternel.

Un temps. 

Le silence. Avant tout le silence.
Par ce qu’il est grand et qu’il ne ment jamais.
Sans bruit. On s’entend mieux mourir.
Regarde-moi.
Regarde cette folie que je porte comme une bague au doigt.
J’ai chaud.
J’ai tellement chaud



De quoi as -tu peur ?
Viens me battre puisque mes yeux ne sont plus.
Je ne me coucherais devant rien ni personne.
Je ne suis que ce que j’ai pu devenir.
Je n’ai peur de rien.
J’ai la bouche exultante de fierté.
Et chacun de mes pas n’est que l’ombre de ce que j’aurais pu être.
Regarde encore.
N’ais honte de ton impudeur.
Regarde-moi fort.
À en faire explosé la vitre de ma peau bleutée
Vois ce corps de tranchée.
Que rien n’abime.
Que rien ne blesse.
Regarde-moi,
Mon corps de fils barbelés.
Tranchant chacun de mes regards,
Contre autant de tarés.
Regarde ces perles que je porte
Au creux de mes épaules.
Et que j’ai égrainé jusqu’à en avoir la tête qui tourne.
Je me suis élevé à la dure.
Courant contre des murs.
Passer de terrifiants hivers
Où des arbres aux bras aussi nus que les miens
Porte des oiseaux de malheurs.
Tremblant encore à cause de leurs homélies nocturnes.
Et rien n’aurait pu être fait sans moi.
Sans moi.
Sans moi si fort.



Et ces choses qu’on ne veut voir.
Sous nos yeux d’aveugles bourgeois.
Tu n’es plus rien et face à moi,
Tu ne serais rien.
Je suis bien plus grand.
Bien plus fort.
Regarde-moi.
Moi qui suis ton roi.
Ton unique, ton suprême.
Éructant de toutes tes terreurs.
Hurle, cris, déchire ta peau
Comme j’ai déchiré la mienne
Pour en faire cette armure.
Pleure et pleure encore.
De toutes ces choses que tu ne seras jamais.
Plonge toi dans le noir.
Oublie tes rêves et tes passions
Et grandis.
Grandis encore.
N’oublie pas de respirer.
N’oublie pas qu’il faut vivre.
Plutôt que de tourner dans des villes sans noms.
Noies tes yeux au fond de ses fleuves de violence.
Fais ce que je t’ordonne.
Toi qui ne seras jamais que ce que l’on te dira.
C’est à s’en taper la tête contre les murs.
À s’en ouvrir le crâne de passions.
Et touche du doigt
Ce désir increvable.
Cette fuite sans fin.
Il n’est de pire impasse que l’infinie.
Arrache toi les cheveux.
Brûle et brille de milles feux.
Deviens éternel.
Et regarde-moi.

Il hurle de tous ses poumons

Regarde-moi.

dimanche 24 mars 2013

Chant de guerre et de colère


[Aujourd'hui, 24 mars 2013, une troisième manifestation nationale a lieu à Paris contre le mariage pour tous. 
Pousser à bout par les flots de boue haineuse déversés par les manifestants, j'ai écrit un chant de guerre et de colère, un cri de résistance. Pour se donner du courage. Pour ne pas baisser les bras.]



C’est un beau soir pour faire la guerre
Je suis prêt, je ne me laisserai pas faire
Il ne faudrait pas trop vite vendre ma peau
Je sais pour qui me battre, je n’ai pas besoin de drapeau

Venez, venez donc avec vos tristes sires
Ils ne me font pas peur, il m’en faut plus pour mourir
Je saurai vous combattre jusqu’au moindre d’entre vous
Vous avec votre teint d’albâtre, vous qui nous traitez de fous

Je vous rends cette honte dont vous nous parez
Il n’est nul Dieu qui compte ici pour se juger
Je sais tous les absents sur le bord du chemin
Tous ceux qu’on a perdus, qu'on garde au creux de nos mains

Je sais le silence qui vient prendre à la gorge
Quand vous sortez vos lances de vos terrifiantes forges
Vous fourbissez vos armes, acérant vos insultes.
Au nom de vos pantins sans âmes et de vos pauvres cultes

Je nous sais bien plus beaux que toutes vos haines
Plus fort que vos Très Haut, qui dans la boue se traînent
Vous ne toucherez jamais aux enfants de l’arc-en-ciel
Si jamais vous osez, vous goûterez notre fiel

Quand l’aube reviendra se poser sur nos corps
Vous ne serez plus rois mais de biens pâles conquistadors
Sans chevaux ni combat, votre opprobre comme oriflammes
Alors le monde verra que vous n’étiez qu’infâmes.  

jeudi 21 mars 2013

Voilà un an, le corps en silence

Voilà un an, le corps en silence.
Comme un coup porté à la nuque
Brisant sans la moindre alerte
La folie dompté qui fût mienne.

S'invitant comme reine en son palais
La douleur à sa suite,
Explosant la porte de chaque chambre
Se couronnant de mépris.

Sygdom, Sygdom Impératrice,
Sur le royaume de mon corps.
Un an, sans comprendre
Sans pardon ni pourquoi.
Oubliant les amants, les fous et les aimés
Eructant sur ceux-là même qui
De leur culte me sauvait.

Se plier, se tordre
Et faire son propre deuil.
Combattre sans cesse
Sans ne rien connaitre
De cet ennemi impossible
Cet inconnu merveilleux
Qui croise et recroise
Les choses du corps.

Corps, Corps,
Encore lui,
Encore toi
Et pour toujours.
Ne connaitras-tu donc jamais de Paix.

Pace et partir
Fuir, fuir et férir encore
Férir pour ne pas périr.
Pas encore, pas maintenant, pas déjà.

Revenir plus que toujours
Aux mêmes endroits
Aux mêmes creux.

Et avoir le souffle qui s'épaissit
La tête qui tourne
Et la poitrine qui se creuse
A la moindre de ses évocations.
Comme l'urgence qui remonte
Dans la paume de nos mains.

Se perdre la raison
Et faire taire la peur
La tête contre les murs.
Bâtir des empires de colères
Laver ses hurlements à la lumière de nos rages célestines.

N'être jamais plus seul que dans les mains des autres
Des autres oubliants.
Baveur de boue
Damné des Damnants
Se glorifiant de leurs propres vanités.

Vanité, Vanité, Vanité.
Pour les Soleils effacés
De nos Aubes perdues.

Sans le moindre cap,
Je tiens pourtant toujours la voile haute.
Sans la moindre couleur
Dans le fond de mes closes paupières,
Me voilà, combattant acharné des pertes intimes.

Me voilà, tenant encore debout.
Face à ce néant lacéré
Posant sur mes restes
Les Oiseaux lancinants de landes disparues.

Me voilà, me voilà.
A jamais immolé dans ma propre chair.

Et quand viendra cette fin,
Quand l'heure de l'Apothéose
Se posera sur mon épaule
Quand je me saurai enfin victorieux
Sans la première larme
Je cracherai au visage délavé
De cette infirmité sans valeur

Sygdom, Sygdom, Sygdom,

Fais toi Reine, je te ferai Morte.

lundi 18 mars 2013

Petite musique de Jour

Un jour comme toutes les fins du monde
Comme la pierre retombant après la pluie.
Un jour comme le ciel bleu-noir avant l'orage
Comme la peur qui cours entre les veines
Comme le silence et la lie.
Comme la terreur et le bruit.
Comme le pardon et l'ennuie.

Un jour comme les cieux n'en font plus
Comme la lumière qui aveugle mais n'éclaire.
Comme la peau qui se crible de pardons et d'échos
Comme les fausses rages et les vrais oripeaux.

Un jour comme le premier matin
Comme la brume sur nos plaines
Un jour comme on se maudit
Comme on s'abhorre et se déteste
Un jour comme les dieux ne nous en avaient offert depuis longtemps.

Un jour de combat, de guerre et de larmes.
Un jour pour les perdus et les sans-voix.
Un jour comme le souffle et le corps qui tremblent.

Un jour à damner les pierres.
À maudire les étoiles.
Un jour à enfouir sous des lunes de silence.
Un jour à chérir de le creux de nos corps.

Un jour pour dire adieu, au revoir et à bientôt.
Un jour à se reconnaitre et à se perdre.
Un jour à cribler les Pieux et à implorer les Démons.
Un jour aux larmes d'ébènes.
Un jour, un autre, un plus abscons.


mercredi 13 mars 2013

Que veux tu ?


L’œil tremblant à l’instar
De ma main sur mon verre
Il est bien sûr trop tard
Pour rejoindre la Terre

Je n’ai fait que te suivre
Malgré ce qu’hurlait la nuit
Maintenant je vois le givre
Me recouvrir de dépit

Que veux-tu pour ma mort
Pour un souffle de toi
Sur l’aube de mon corps
A l’orée de tes doigts

L’adieu vide à l’instant
Où tu t’enfui en fracas
Courant ta perte en l’amant
Dont tu tenais le bras

Il me reste l’alcool
Dans le creux de tes hanches
Que je bois comme j’immole
Le reste de mes nuits blanches

Que veux-tu pour ma mort
Pour un souffle de toi
Sur l’aube de mon corps
A l’orée de tes doigts

La lèvre blanche à l’instinct
Comme d’autres s’oublient
Dans les lueurs du matin
Qui me ramènent à la vie

Mais sais-tu qui tu brûles
En reposant tes dents
Quelle nuit s’immacule
Juste en te soupirant


../ 09 /..

mardi 5 mars 2013

Monologue d'Arthur

[Il y a des choses bien trop longues pour être postée ici. Des pièces, des scénarios, des trucs pas finis. 
Mais je peux mettre certains monologues. En voici un, celui d'Arthur. ]




Arthur

Tu n’as jamais brisé le moindre miroir à mains nues en voulant briser ton reflet. Tu n’as jamais pleuré dans des salles pleines sans que personne ne te remarque. Tu as toujours été celui qu’on admirait. Le beau garçon.
Tu n’as jamais écrit à quelqu’un à l’autre bout du monde pour lui dire combien tu te sentais seul. Tu n’as jamais renoncé à aborder qui que ce soit pour la seule raison que tu ne te sentais pas digne de sa beauté.
Tu ne sais pas ce que c’est que de boire tout seul. Que d’aimer des océans de vide. Que de pleurer sans personne à qui le dire.
Tu ne peux pas savoir que cela fait mal au creux des mains d’être seul. Tu n’as jamais eu d’ami imaginaire.
Tu n’as jamais fait semblant d’être amoureux de quelqu’un juste pour ne pas être seul.
Tu n’as jamais suivi une personne en te disant qu’elle ne te plaisait pas mais que tu ne pourrais pas trouver mieux.
Tu n’as jamais fêté ton anniversaire avec des inconnus, juste pour ne pas être seul.
Tu ne t’es jamais frappé tout seul. Tu n’as jamais essayé d’être beau. Tu n’as jamais passé de soirée entière à regarder les autres s’amuser, danser, rire et se faire l’amour.
Non, Louis. Tu ne connais pas la solitude.
La peur terrible, l’impression d’être au bord du vide.
Tu ne sais pas ce que c’est de ne pas savoir comment vivre la prochaine heure, la prochaine minute.
Tu ne connais pas le silence infini qui se glisse entre les draps, chaque soir
Chaque foutue nuit.
Tu ne connais pas le bruit terrifiant d’un lit vide qui s’ouvre.
L’odeur du tabac froid au réveil quand on préfère dormir avec son cendrier plutôt que de dormir seul.
Tu n’as jamais eu peur de Noël.
Tu ne t’es jamais senti seul au milieu d’une foule et tu n’as jamais cru à la fin du monde en plein milieu d’un opéra.
Non, Louis, tu ne sais pas ce que c’est d’être seul.
Non, Louis, tu ne connais pas la solitude.

lundi 25 février 2013

Branleur ? Ta gueule !


[Une petite remise en contexte.
Suite à un article de madmoiZelle, j'ai été profondément choqué par certains commentaires ( « Je considère juste qu'il faut participer au bon fonctionnement de la société (et pas juste "dormir, lire, créer) » ).
J'ai donc répondu à ma façon]



Et les heures à hurler dans le noir

A panser vos blessures que vous portiez de vos mains pleines,

Les nuits éprouvées de vos sanglots agonisant,

Vos "pitié", vos "pourquoi" ?

A chacune de vos question, nous avons offert nos réponses

Nous avons ouvert vos nuits à la lumière de nos tripes.

En tout lieu, de tout âge,

Nous avons été l'immense canne de cette race bringuebalante.

Nous avons été les gardiens, les soeurs et les frères,

Missionnaires des missionnaires.

Depuis que le ciel est ciel

Que les étoiles sont diamants,

De toute notre rage nous avons été les garants de ce monde qui est le nôtre.

Nous lui avons offert  une mémoire, une voix, des souvenirs,

Des hymnes, des paysages et des rires d'enfants.

A la sueur de notre front, crachant le plus noir de nos veines,

Vomissant nos entrailles sur la nuit, insultant les murs,

Jetant nos corps sur le sol,

Nous avons donner naissance à ce que vous nommez art.



Quelque fût sa forme, en tout temps,

À la première semonce,

Vous y retourniez, pressant.


Nous fûmes votre ultime refuge

Et nous en sommes fiers.


A chacune de vos erreurs,

Nous nous levâmes.

Dessinant sur les murs que vous construisiez

Offrant notre voix à ceux qui, par vous, en était privé.


Tant de fois, nous avons chanter à l'oreille du résistant, du fou, de la combattante ou de la sorcière.

Nous serons toujours là.

A cette place si particulière,

Sur le rebord de notre monde.

Avec vous pour compagnons.

La route ne sera longue

Que si ensemble nous tenons.


Mais pour cela n'oubliez jamais



Si vos aubes rougeoient, ce n'est que du sang du peintre

Si vos mots d'amour explosent, ce n'est que du souffle du poète

Si vos lèvres tremblent, ce n'est que du corps du comédien

Et si vos crépuscules vous effraient, nos soleils se lèveront toujours.



samedi 23 février 2013

Ce qu'il en (re)connaîtra

Il ne connaît rien de tout cela.

Il ignore à peu près tout.
Et c'est cela qui est joli.

Ses souffles sont encore blanchis
Par l'hiver dont il sort à peine.

J'aurais voulu lui dire
Tout ce qu'il y a à dire.

Mais pourquoi gâcher de si belles surprises ?

Le jour se lève à peine, pour la première fois
Cela se sent, cela se voit.

Ses yeux se perdent sans cesse
Sur ces choses du Monde Nouveau
Qui l'entoure à présent.

Le voilà qui sourit.
Souriant comme le jour
De celui qui lave nos nuits
Qu'on ne connaissait plus
Que l'on croyait mort
Que l'on savait perdu.

Il n'est pas encore éclos
Tout juste est il bourgeon ;
Mais il le sera bien assez tôt
Alors soyons là et ouvrons.

Ouvrons ce qui s'ouvre.
La première des portes,
De celle qui dit "Bravo"
De celle qui dit "Well done"
Et bienvenue au club.

On en ferai bien
Un compagnon de nuit
Ou de galère.
Mais pour cela
On attendra d'autres hivers.

Les trilles tournaient  sur sa main.
Tels de blancs rayons de lune
S'étiolant sur ses joues.
Il souriait aisément
Ses yeux s'essoufflant dans les miens.
On aurait bien dit Versailles
Mais c'était surtout Sans-Soucis.

Et puis la nuit repris son culte.
Ses offrandes nocturnes,
En silence, dans la pièce d'à côté.

"Good Night and Good Bye"
Le plus beau des adieux
Par ce qu'il n'engage à rien
Et qu'il est entêtant.
N'insultons pas l'avenir
Il saura revenir.

La nuit n'aura plus rien à dire.
Il saura alors tout.
Et déjà, pour la deuxième fois
Sur son corps et ses draps,
Le jour se lèvera.

vendredi 22 février 2013

[Sans Souffle]


Sans souffle
Et à bout de force
Sans rien de beau sous la dent
Du silence peut-être
Et de la rancœur sans doute

La lâcheté de la chose n'enlève rien de sa beauté
Et sans vergogne je mets fin à l'utopie
Je sais tellement que la vie est belle.

Sans mots et sans cris.
Sans le moindre mot dit.

Ne m'en veuillez pas trop
Si j'hurle de silence
Sans et sans de trop,
Le corps en cent.

Faites que je pleure
Une dernière fois

Vous revoir

Et toujours de trop
Les sourires cassants
Et les démons passant
Sans regard
Allongé sur le carrelage.
Le blues sur du Rose
Et pourtant...

Les veines de pudeur
Sur la bouche
Brûlent l’eau
Sans courage
Et sans passion
La scène prend fin
Sans bruit
Au milieu de tendres aveugles

Sans vouloir souffrir
Voir se poser sur des pétales
De crispations incertaines
Des gouttes infimes
Consumant l’éternel
Se déverse des paniques
Ne brillant plus dans
Des yeux trop noirs
Dans la solitude
D’un vieil amant
Sans gloire

Une cruelle tentation
Ne m’en veuillez pas trop

Sans larmes
Et sans joie

Vos pas écrasant les feuilles
Toujours un peu plus mortes
Vous portez déjà le deuil
Et la tête qui vous porte

Vous traînant
Sans envie
La rétine fermée
Vous voilà
Toujours si droite
Et vous êtes pleine de douleurs
Mes bras vous rejettent
Comme les autres le firent si bien
Et s’en donnent à cœur joie
Sans regrets

Futiles choses
Que mon âme soit en berne
Tant j’étais là
Encore et toujours
A faire les mêmes gestes
Sans retours
A dire les même mots
Sans dû

Et tant pis
Tant pis pour l’eau qui se perd sur moi
Tant pis pour le bitume
Tant pis pour la brume
Tant pis pour les rêves
Tant pis pour les lèvres
Et tant pis si j’en creve

La langue toujours sage
Refusant le Corneille
Et les désespoirs de la nuit
Serrant des bouts de tissus
Même si l’on ne comprends pas
Et que je sois finalement
Juste le plus con
Même si cela en sera de ma faute
Que dans ma bouche
Poussent des chrysanthèmes
Par milliers
Sans désirs
Je perdrais la fumée
À jamais
Et peut-être que le repos
N’est que simple oripeau
Mais je saurai

L’ombre sur mes doigts
Et dans le coin de l’œil

Je ne veux même plus
Brûler une dernière fois
Sans flammes
Que le drame s’abatte
Sans prévenir
Un beau matin
Ou en pleine nuit
Sans remords
Je les laisserai
Tel qu’ils me faisaient
La nuit
À fuir les feux de baisers
Que jamais ma vierge close
Ne connut

Je briserai sans doutes
Leurs amusements
Telles mes envies ruinées
Par des retours
Toujours trop violents

Il n’y aura plus de dimanche
Dans les vieilles églises
De calme et de froid

Il n’y aura plus de fleurs
À fleurir

Il n’y aura plus
De tragédie
Dans les villes endormies

Il n’y aura plus de tout cela

Dans le silence
J’irai éteindre la lumière
Et tant pis
Tant pis pour ceux qui restent…



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