lundi 22 juillet 2013

Ceci n'est pas une oraison.

Tu vois, le jour vrille à nouveau sur lui-même.
Le silence qui soufflait dans les rues de Lisieux
N'est plus que le vague ressac enfoui de nos souvenirs.

Je ne t'aurais pas vu partir.
Je n'aurais pas tenu ta main.

Il n'y eut guère de cérémonie
Ni couronnes et si peu de fleurs.
Roses perlant la pluie à peine tombée.
Roses pieusement posées à tes pieds.
Et sur ton front, dans les creux de tes yeux
Glissant, insoutenable, jusqu'au bord de ta joue
Une dernière larme comme un dernier bijou.

Petite chose
Petite et fragile
Dans ce drap qui te nimbe
On ne te reconnait même pas.
Le reflet si cher
Ce n'est ici que nous viendrons le trouver.

Il ne saura être dans cette salle
À l'écho bien épuisé
Emplie de la poussière suffocante des temps.
Les murs portant les peines insensées
Suintant les sanglots
Par tant d'autres, avant nous, versés.

Et la voix déchirante de Mère
A ta vue, redevenant enfant
"Mais j'te r'connais même pas"
Glaçant glas hurlant de vérité
Déjà, si vite, te voilà envolée.

Il n'y a lieu où faire pousser les fleurs
Il n'y a pierre que l'on saurait polir
Comment voulez vous
Il n'y eu reliques que l'on ait oint.

J'aurai voulu faire trembler
Cette terre froide et silencieuse
Faire rugir son fracas
Que ton oraison funèbre
Ne soit faite sur le bitume
Te transportant vers un quelconque frigo.

Adieu, adieu donc.
Puis ce que c'est en son sein
Que tu souhaitais retourner.
Nous avons allumé quelques bougies
Puissent-elles apporter ce qu'il te faudra de lumière.







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire