mardi 17 septembre 2013

La boue monte.

La boue monte -
D'abord dans le coin de l'oeil,
Dans le silence et sans glas.
Sans dire son nom
Et en marquant le pas.

La boue monte
Sans le moindre branle-bas.
Dans le feutre et le velours.
Comme l'eau qui dort
Mais ne se boit.
Tel un rire qui aboie
Sous une crinière d'or.

La boue monte
Et se lie
A la lie
D'autrefois.
Sans férir
Ni frémir,
La boue monte,
Encore une fois.

La boue monte -
À peine à nos genoux
Qu'elle sera à nos doigts
Et lors, à notre cou
Incidemment l'on agira.

La boue monte -
Suintante des douleurs
De funestes engloutis.
Qui, sautant de bons coeurs,
Y laissèrent, las, leur vie.
La boue monte
Surtout pour ceux qui l'oublient.

La boue monte,
De le taire,
Il est bien tard.
Que faisions nous déjà
Quand certains, dès alors,
Se faisant fort d'être phare
Tonnaient de tout leur corps
Contre cette peste hagarde.

La boue monte
Puante plus que mémoire
Ne veut le souvenir ;
Insidieuse et perfide
Ceint d'orgueil et de bile
Portant haut son infamie
Et qui en rythme défile

La boue monte -
Nous voilà avancés.
Que vaudrait une armée,
Quand c'est la boue qui monte.
Dites, qu'elles sont nos armes
Face à l'eau embourbée ?

La boue monte
Mais qui saurait combattre
Ces albâtres noirâtres ?
Qui jonchent, de mille débris,
Mille pauvres esprits
Certains d'être héraut
N'étant que sonneurs d'hallalis.

La boue monte
Il n'est d'autre devoir
A nous d'être rempart,
Digue et même zouave.
Quand d'autres jurent aux cieux
Et s'enferment en conclave.
Nous n'avons guère à prêter,
Nous sommes le serment :
La boue n'aura de paix
Sans rester au jusant.

La boue monte -
Hormis face aux brillants,
Aux porteurs du levant,
Roseaux ancrés aux vents.
Ceux qui ne crient victoire
Même dans leur ultime soir.
Ils leurs en chauent bien peu
Que tombe, à terre, la tête
C'est toujours dans la boue
Que se relève la bête.

La boue monte
Alors, nous monterons de concert
Jusqu'aux nues, jusqu'au loin
Nous monterons encore demain
Quand, pétris de leurs larmes,
Les visages sortiront du vacarme
N'osant comprendre, enfin -
La vague les recrachant
N'est point tant leur bourreau
Que leur terrible infant.

La boue monte -
La peur ne sait rien ;
Elle claque les mâchoires
Et fais trembler les mains.
Il nous est temps de se munir
De savoir et de raison,
Avant que l'on ne puisse plus dire
Ni prières, ni pardon.

-

La boue monte
Mes amis,
Ne nous en faisons pas fi.
Nous dansions dans le bruit
Qu'à nos pieds, elle jaillit.

jeudi 12 septembre 2013

Bienvenue.

[Je ne sais pas si tu es déjà là - Mais ce texte est pour toi.]


Allez viens - Prends ma main
Je crois que c'est à toi
Ce monde n'est pas très droit
Mais si tu veux, c'est le tiens.

Les gens y sont étranges
Avec leur tête de pluie -
On dirait qu'ils s'ennuient
Et que, toujours, on les dérange.

On t'a pavé le chemin
Pour pas que tu te perdes trop ;
Enfin, juste ce qu'il faut
Pour se retrouver au matin.

Je serai ton marin -
Pour les bons et mauvais temps.
On glissera sous le vent
En beuglant comme des païens

Je t'apprendrai toutes les bêtises -
Juste pour faire hurler ton père
Qui faisaient les mêmes avec ta mère ;
Quand tu n'étais encore que brise.

Je te ferai sentir les fleurs,
Je t'offrirai milles et une routes
Afin que jamais la déroute
Ne sache un jour, trouer ton coeur.

Je ne te dis pas tout
Cela fanerait les surprises.
Garde, pas loin, tes valises -
Bienvenue par mis nous.





Jeudi 12 Septembre 2013 - 20:28

mercredi 4 septembre 2013

Sur ma peau

Sur ma peau
Je te veux
Sur ma peau
Comme une promesse,
Comme une insulte à ce qui fini.

Sur ma peau -
Courant entre mes veines,
Blason de milles peines -
Je te veux pour drapeau.

Marqueur de nos vies,
A l'encre noire et bleue
Jurant contre les cieux.
Je te veux à jamais.
Je te veux
Sur ma peau.

Je veux te garder
A toujours, au Léthé,
Comme le plus grand secret.
Première pierre de l'empire
Que je veux
Sur ma peau.

Sur ma peau
Les rhapsodes le diront
Tu étais
Sur ma peau
Tu moirais
Sans repos.

Par ce que tu es belle -
Que tu es le plus beau
Découpant à l'oripeau
Sur ma peau, la dentelle

Sur ma peau
Comme les autres, les fleurs,
Les anciens et les guerres
Je te veux
Pour flambeau
Je te veux
Sur ma peau

Ni caprice, ni vogue -
Je te veux bien plus que ça,
Tant que je te brode.
Pour honorer nos bras.
Je te veux d'émeraudes
De jais, de saphir, de lilas.

Mémoire de nos batailles,
Je te veux pour mon sceau
À l'entaille
Que je veux
Sur ma peau.