samedi 27 juillet 2013

Fuir -

Damner les pleutres et briser leur nuque.
Maudire toutes choses et leur cracher dessus
Etrangler de ses mains les tempêtes
Hurler sur les rochers
Se jeter du haut du ciel
Psalmodier tous les noms des enfers
Cracher sang et venin au premier des regards
Et fuir, fuir, fuir.

Fuir.

S'écraser sous le poids
De toutes les colères du Monde
Au plein coeur de son inouï fournaise
Sans s'offrir la moindre issue.

Aux terreurs pâles et pétrifiantes
Des lunes à venir
Il ne faut que l'échine ploie.
Plus imposant le satyre
Plus terrible la panique
Plus vile la crainte
Il n'est de combat que l'on élude.

Peu importe ce que dit le ventre,
Ce que disent les doigts
Bien maigre est leur tiraillement glacé
Qui nous creuse les paumes
Et fait se ceindre les poignets

Il n'est de frayeur qui compte
Enfant,
Si on les affronte les poings devant.

Alors prends ta furie comme épouse
Fais la Reine aux milles Sentes
Jette-la au vent autant que tes doutes
Epuise les encore
Par monts, vaux et routes
Creuse et cherche plus loin, plus loin encore.

Ce n'est renoncer qu'ouvrir de nouveaux chemins
A l'encre bleuie par le soleil sur nos peaux.

Bien sûr la foudre s'écroulera
Au coeur de chaque Été
Bien plus qu'on ne le contera

Mais à chaque coup de semonce
Tu porteras à ton épaule
Le poids de tes peines
Tu chausseras à tes pieds
Les limbes de tes rêves

Et tu dévoreras, voyageur ou pretresse,
Pour les siècles qui viennent
La terre foulée des destins s'écrivant.

mercredi 24 juillet 2013

Notre-Dame-des-Diables

En l'écrin verdoyant d'une ville d'aujourd'hui
Repose, délaissées, en son sein le plus lointain,
Les collines oubliées de quelques Malins.

Carcasses égrenées d'époques muettes
Trônant de toute sa morne
Sur un royaume de débris.
Surgissant avec violence
De cet océan d'abandon
Toisant nerveusement
La cité terrifiante
Du haut de son bourdon.

Le béton s'écrase lourdement
Dans la terre
Se faisant racine.

En son creux tournoient
D'inlassables serviteurs
Hôtes de l'Hôte
Dont les mains humblement
Offre face à ces murs brûlés
Par les hommes les ayant, par déjà tant de fois, abandonnés.

À son acmé, Notre-Dame,
Répond par ses quatre clochers.
Temple merveilleux
A la laideur sanctifié
Aux couleurs pleins les bras
Milles visages viennent alors nous croiser
Accompagnant en silence
Notre inexorable montée.

Sublime secret
Caché et craché à tous les yeux
Dominant sans faillir
Rayonnant de son joyaux
Se trouve ainsi offerte
La plus belle salle de concert.

Au delà de ses rondes cimes
Se roulaient sur eux-mêmes
De haut bataillons -
Roulant dans le silence le plus parfait
Déplaçant leur masse
Par le souffle pénible du vent.
La lumière tombant de toute sa grandeur
Illuminant les gueules immenses
De ces Dieux va-t-en-guerre.

Posé, au milieu du ciel
Pris dans l'étau de béton
Quelque part entre la forêt dévorante
Et l'univers s'effondrant
Je vibrais en titan.

L'air, de ma bouche, se dardait sur le mur.
Longeant les rondes paroies
Prenant puissance à chaque tour
Tel un linge invisible
Vous enveloppant la chair
Compressant vos muscles.
A tout jamais, vous voilà lié
Inscrit sous votre peau
Comme un poison magnifique.

Au coeur de ce donjon sublime
Entre les bras aveugles
De Dieux sans Noms ni Visages
Vous, voilà, condamner à errer
A parcourir cette Terre
Vous, pauvre misérable,
Sublime missionaire
De Notre-Dame-des-Diables





lundi 22 juillet 2013

Ceci n'est pas une oraison.

Tu vois, le jour vrille à nouveau sur lui-même.
Le silence qui soufflait dans les rues de Lisieux
N'est plus que le vague ressac enfoui de nos souvenirs.

Je ne t'aurais pas vu partir.
Je n'aurais pas tenu ta main.

Il n'y eut guère de cérémonie
Ni couronnes et si peu de fleurs.
Roses perlant la pluie à peine tombée.
Roses pieusement posées à tes pieds.
Et sur ton front, dans les creux de tes yeux
Glissant, insoutenable, jusqu'au bord de ta joue
Une dernière larme comme un dernier bijou.

Petite chose
Petite et fragile
Dans ce drap qui te nimbe
On ne te reconnait même pas.
Le reflet si cher
Ce n'est ici que nous viendrons le trouver.

Il ne saura être dans cette salle
À l'écho bien épuisé
Emplie de la poussière suffocante des temps.
Les murs portant les peines insensées
Suintant les sanglots
Par tant d'autres, avant nous, versés.

Et la voix déchirante de Mère
A ta vue, redevenant enfant
"Mais j'te r'connais même pas"
Glaçant glas hurlant de vérité
Déjà, si vite, te voilà envolée.

Il n'y a lieu où faire pousser les fleurs
Il n'y a pierre que l'on saurait polir
Comment voulez vous
Il n'y eu reliques que l'on ait oint.

J'aurai voulu faire trembler
Cette terre froide et silencieuse
Faire rugir son fracas
Que ton oraison funèbre
Ne soit faite sur le bitume
Te transportant vers un quelconque frigo.

Adieu, adieu donc.
Puis ce que c'est en son sein
Que tu souhaitais retourner.
Nous avons allumé quelques bougies
Puissent-elles apporter ce qu'il te faudra de lumière.







A bientôt cowboy

A bientôt cowboy
On se reverra
Avant que refleurissent
Les prochains lilas
Si jamais les abysses
Ne t'engloutissent pas
A bientôt cowboy
A bientôt.

A bientôt cowboy
A bientôt
A quand je serai plus fort
A quand je serai plus beau
Quand je n'aurais plus pour corps
Que la peau sur les os.
A bientôt.

A bientôt cowboy
Lors on verra
Si l'automne rougeoie
Sur nos deux étendards
Ou si malheur il ploie
Constatant ton départ
A bientôt cowboy
A bientôt.

A bientôt cowboy
A bientôt
Quand la neige brûlera
Aux rayons du Soleil
Que poussière tu seras
A ses rayons cruels
A bientôt.

A bientôt cowboy
Tu apprendras
De la chasse au Dragon
Que l'on n'en reviens pas
Qu'enterré sous un tronc
Et la peau en éclats.
A bientôt cowboy
A bientôt.




mercredi 10 juillet 2013

Interlude

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Les routes sont longues par ce que belles
Elles se peuplent de fleurs
De silence et de miel
Elles épuisent et font grandir
Elles écartent et marient
Bien plus que le temps
Elles nous apprennent à fleurir

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