jeudi 29 août 2013

Ne cherche pas

Ne cherche pas l'amour
Et ne sois pas sérieux

Demande toi plutôt
Pourquoi tu n'es pas heureux

Et regarde le ciel
Et regarde le reste
Vois ce que l'on te laisse

Pour ligne bleue des Vosges
Quelques immeubles trop gris
Dont on perd les cimes
Dans des nuages sans vie


Ne cherche pas d'excuse
Et ne sois pas peureux

Demande toi plutôt
Pourquoi tu n'as rien fait

Pourquoi t'es toujours là
Au milieu de ces gens
Que tu ne connais pas
Et qui mentent tout le temps

Où sont donc tes serments
Tes promesses jurées
Faite pieusement à ton coeur
De s'en aller, crever ailleurs


Ne cherche pas de raison
Et ne sois pas sans folies

Demande toi plutôt
Pourquoi tu as obéi

Pourquoi n'as-tu fleuri
Quelques rives lointaines
Sous quel bien vain prétexte
Les as tu oubliées ?

Pourquoi es-tu resté
Entre ces quatre murs
Qui, comme quatre planches
Ont enterrés tes futurs

lundi 19 août 2013

De passage.

Comme les oiseaux
Aux ailes lourdes
Qui viennent trouver quelques repos
Au bout des arbres, au bord des branches.

Comme les amants
Qui posent leur corps
Pour une nuit, pour une aurore
Dans des draps bleus de nuits passées

Comme les pèlerins
Portant leurs peines
Vers d'autres nues bien plus sereines
Songeant aux Edens possibles

Comme les voyageurs
Aux coeurs aussi gros que leurs sacs
Trainant aux chevilles
Les lambeaux de leurs tenues d'esclaves

Comme les absents
Qui nous visitent toujours trop tard
Alors que nos paupières sont closes
Pour mieux nous tourmenter

Comme les lunes
Qui refleurissent à nos pas
Du vent de tous les levants
Lui, encore une fois, nous guidera.

vendredi 16 août 2013

Sans même la force d'un 'au revoir'

Tu vois, même le silence s'évanouit
Les routes reviennent
Et les oiseaux s'enfuient.

Ta colère et ta rage se sont elles-mêmes meurtries.
Cela valait bien la peine de pousser tant de cris.

Le ciel se dégage toujours plus dans le vent
Il déchire ses nuages et te jette par devant
Tu reprends donc ta marche
Comme un chapitre de plus
La prochaine fois, tu le jures
On ne t'y reprendra plus

Tu vas partir cette nuit
Laisser derrière toi
Tout ce qui fait trop de bruits.
Tu vas avaler de l'asphalte
A l'arrière d'un camion noir.
Et même si tu ne veux pas le croire
Tu vas rentrer chez toi.

Ouais, je sais, que tu as mal au bras
Que ton ventre te supllie à chacun de tes pas
Tu ne sais pas où tu finiras
Mais c'est un peu pour ça que tu y vas.

Tu ne payes même pas hommage
A la ville assombrie
Tu l'as laisse derrière toi comme un amant maudit
Peut-être qu'elle reviendra dans un an, dans une vie
Si ta tête est moins lourde et tes yeux grands ouverts
Tu reviendras peut-être pour lui faire l'enfer.

Vas-y ne tremble pas trop.
Et si ça ne s'arrête alors bois de l'eau.
Tu verras que toujours
On vole un peu trop haut
Tu reverras tout ces gens
Alors, à bientôt.

mardi 13 août 2013

Ceux qui se lèvent / Ceux qui se couchent

Il y a ceux qui se lèvent et ceux qui se couchent
Fatigués et fourbus de n'avoir rien combattu.
Préférant ne pas voir ce qui se terre dans le soir.

Ceux qui restent assis attendant que périsse l'ennui
Se disant que tout cela passe et s'évapore
De toute façon, à la fin, c'est toujours la même mort

Ceux qui s'aveuglent à ne rien faire
Qui ne bougeraient même pas leur cul
Si demain, explosait une guerre.
Ne comprenant donc jamais que
Si la vie se vit
C'est avec rires et coeurs
Mais jamais sans têtes et tripes.

Ceux se berçant dans la bile
Prenant la bêtise pour du courage
Et confondant le Moulin avec le Chien
Gris comme l'èbe
Brisant comme Borée
Brillant de tous leurs bruns reflets

Ceux que l'on oublie toujours trop vite
Dont le vent soufflera les pas
Dès les première secondes de leur trépas

---

Il a ceux qui se lèvent et qui n'ont pas besoin d'excuse
Parce qu'il fait jour, que l'on est là
Parce que ça ne se passera pas comme ça.

Ceux qui se lèvent et qui engueulent
Balançant leurs colères
En plein coeur de Babel
Ou face aux thébaïdes infinies
Aussi longtemps qui leur faudra

Ceux qui se lèvent et sans jamais reculer
Devant la haine, la sueur, les crachats et la fange

Dresseurs de loups et qui toujours les combattent.
Ils braveraient le froid, les tempêtes et les cris.
Les hurlements des fous qui depuis longtemps les envient.
Ils soulèvent cents galaxies à force d'utopies
Déclenchant milles tempêtes faites de milles fureurs.
Ils sont le tumulte accablant et la rage dans les poings
Le tonnerre des tonnerres des nuages de tocsins
Contre la vase impie des boueux fantasins.

Ils ne regardent jamais sans ce brûlement au ventre.
Qui leur dit de l'ouvrir, de resister, de vaincre
De croire au bien plus beau, au plus grand, au plus fort
Que des icônes ruisselantes d'ignorances assumées.

Ceux qui se lèvent toujours et en ouvrant les bras
Faisant armes de haillons ou de crayons dans les doigts
Racontant sans frémir les faiblesses de leur monde
Mais aussi sa beauté et ses fleurs fécondes.
Expliquant à chacun sa lumière infinie
Sans ordre ni commande
Sans devoir ni offrande

Ceux qui se lèvent d'abord et surtout pour les autres
Refusant d'être apôtre et en montrant l'exemple
Offrant leurs mains comme autant de promesses
Pour dire que l'on se lève, debout sur ses détresses
L'échine ne se courbe, le genou ne se pose
Ni dans la boue qui monte, ni dans les lies de roses.



vendredi 9 août 2013

Ceux qui me font écrire.

Aux amoureux qui s'en vont
Et aux autres qui restent
A ceux que nous chérissons
A tous ceux que l'on déteste

Aux fleurs que l'on fanera
Et à celles qui n'écloront
Pour les rêves que l'on fera
Pour les autres qu'ils feront

A tous ceux que l'on perd
Et pour celles que l'on trouve
Ceux qui ne font pas la guerre
Et ceux qui choisissent les louves

A celles qui parlent aux étoiles
Et ceux qui préfèrent la lune
A tous ceux qui ont mis les voiles
Et qui ont brûlé le bitume

A ceux qui noircissent les nuits blanches
Tous ceux qui baiseraient les matins
A celles qui s'en briseraient les hanches
Aux autres qui se tiendraient la main

A ceux aux corps en terrain vague
Aux activistes du quotidien
A tous ceux qui n'ont pas le swagg
Aux autres qui font les malins

A tous ceux qui se sont perdus
Aux autres qui font les chemins
A celles que l'on porte aux nues
Tous ceux sans le moindre destin

Aux compagnons des jours de pluies
A ceux qui nous éclairent quand même
A tous ceux qui croisent nos vies
Et à tous ceux pour qui l'on sème.

A ceux qui polissent le béton
Celles qui se crèvent les yeux au ciel
A ceux qui chérissent l'horizon
Et ceux qui partent vers le soleil

A tous ceux qui ne sortent pas
Aux trop timides et trop rêveurs
A ceux qui tremblent à chaque pas
Et celles qui agrandissent le coeur

A celles d'avant et de plus tard
A tous ceux qui m'ont nourri
A celles offertent par le hasard
A tous ceux que j'ai pour amis




samedi 3 août 2013

Panurge Céruléenne

Panurge est ma Diogène.
De Sinope à New-York.

Nous fûmes ensemble Holden
Et mille autres vagabons.

Il est des souvenirs
Que le temps ne saurait laver.
Ils peuplent inlassablement
Les pavés que l'on bat
De nos chaussures trouées.

Panurge dessinait dans la nuit parisienne
Écoutant le souffle de la ville
Les nuits que nous avons écumé de concert
Restent gravée dans le silence
Nous allions manger le monde
Le monde tout entier et le monde bien plus que ça.

Elle avait, dans ses cheveux,
Posé le ciel et ses reflets.
Crachant ses poumons
Sur le bitume.
Elle hurlait sur tous les autres.
On ne changera le monde
Qu'avec la force de nos peurs.

Ensemble nous avons tant fait.
Battu tant de routes
Ouvert tant de rêves.
Traçant les futurs
Et fait de nous des géants.

Nous avons ri dans les strates de l'aube
Brûlé dans l'asphalte dont on fait les chimères.
Nous avons été si puissant.

Beezy.

Je me moque tant de ce que peuvent faire les jours
Quand, collés les uns aux autres,
Ils se font mois et années.
Ils pourraient bien continuer
Jusqu'à assoiffer les cieux.
Tout ce que tu es,
Je le garde précieusement en moi.

Les yeux ne se croisent
Mais quand ils le feront
Les ans seront à rire
Tant ils seront petits.

Une fois, deux fois, cent fois
Nous nous retrouverons
Nous nous perdrons encore.
C'est ici que nous sommes fort.

Beezy.

Je t'emmènerai aussi loin que tu iras.
On renversera des bières
On se gonflera d'étoiles
On battra les sentiers
On jettera nos corps
On finira inerte sur des trottoirs lointains.
On embrasera les lunes
On chantera tous les chants.
On versera des rires
Et on finira enfants.

Tout cela n'est pas fini.
On ne tue pas des amants.

Nathanaël encore

Encore et pour toujours.




jeudi 1 août 2013

Apologue Badinant.

Si les jours se pavent
De questions suspendues
De silences appuyés
De prières sans noms

Si le destin s'évapore
En trilles muettes
Aux reflets incertains
Brûlant comme les aurores

Si les nuits se peuplent
D'absents sans visage
D'incubes eunuques
De soifs asséchées

Si les vents s'exaltent
Cinglant en souverains
Les restes de pâleur
Gercés de milles violets

Si les murs se hérissent
Comme autant d'insultes
À tous les confins du monde
Qui n'attendent que toi

Alors plus que jamais
Grave en ton sein
Cette triviale et sage lexie

Si tu doutes - Prends la route