mardi 13 août 2013

Ceux qui se lèvent / Ceux qui se couchent

Il y a ceux qui se lèvent et ceux qui se couchent
Fatigués et fourbus de n'avoir rien combattu.
Préférant ne pas voir ce qui se terre dans le soir.

Ceux qui restent assis attendant que périsse l'ennui
Se disant que tout cela passe et s'évapore
De toute façon, à la fin, c'est toujours la même mort

Ceux qui s'aveuglent à ne rien faire
Qui ne bougeraient même pas leur cul
Si demain, explosait une guerre.
Ne comprenant donc jamais que
Si la vie se vit
C'est avec rires et coeurs
Mais jamais sans têtes et tripes.

Ceux se berçant dans la bile
Prenant la bêtise pour du courage
Et confondant le Moulin avec le Chien
Gris comme l'èbe
Brisant comme Borée
Brillant de tous leurs bruns reflets

Ceux que l'on oublie toujours trop vite
Dont le vent soufflera les pas
Dès les première secondes de leur trépas

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Il a ceux qui se lèvent et qui n'ont pas besoin d'excuse
Parce qu'il fait jour, que l'on est là
Parce que ça ne se passera pas comme ça.

Ceux qui se lèvent et qui engueulent
Balançant leurs colères
En plein coeur de Babel
Ou face aux thébaïdes infinies
Aussi longtemps qui leur faudra

Ceux qui se lèvent et sans jamais reculer
Devant la haine, la sueur, les crachats et la fange

Dresseurs de loups et qui toujours les combattent.
Ils braveraient le froid, les tempêtes et les cris.
Les hurlements des fous qui depuis longtemps les envient.
Ils soulèvent cents galaxies à force d'utopies
Déclenchant milles tempêtes faites de milles fureurs.
Ils sont le tumulte accablant et la rage dans les poings
Le tonnerre des tonnerres des nuages de tocsins
Contre la vase impie des boueux fantasins.

Ils ne regardent jamais sans ce brûlement au ventre.
Qui leur dit de l'ouvrir, de resister, de vaincre
De croire au bien plus beau, au plus grand, au plus fort
Que des icônes ruisselantes d'ignorances assumées.

Ceux qui se lèvent toujours et en ouvrant les bras
Faisant armes de haillons ou de crayons dans les doigts
Racontant sans frémir les faiblesses de leur monde
Mais aussi sa beauté et ses fleurs fécondes.
Expliquant à chacun sa lumière infinie
Sans ordre ni commande
Sans devoir ni offrande

Ceux qui se lèvent d'abord et surtout pour les autres
Refusant d'être apôtre et en montrant l'exemple
Offrant leurs mains comme autant de promesses
Pour dire que l'on se lève, debout sur ses détresses
L'échine ne se courbe, le genou ne se pose
Ni dans la boue qui monte, ni dans les lies de roses.



1 commentaire:

  1. ... Wahou. C'est beau. J'aime beaucoup ce passage, il a eu l'effet d'un frisson quand je l'ai lu :

    "Ceux que l'on oublie toujours trop vite
    Dont le vent soufflera les pas
    Dès les première secondes de leur trépas."

    Bravo (et merci).

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