mercredi 24 juillet 2013

Notre-Dame-des-Diables

En l'écrin verdoyant d'une ville d'aujourd'hui
Repose, délaissées, en son sein le plus lointain,
Les collines oubliées de quelques Malins.

Carcasses égrenées d'époques muettes
Trônant de toute sa morne
Sur un royaume de débris.
Surgissant avec violence
De cet océan d'abandon
Toisant nerveusement
La cité terrifiante
Du haut de son bourdon.

Le béton s'écrase lourdement
Dans la terre
Se faisant racine.

En son creux tournoient
D'inlassables serviteurs
Hôtes de l'Hôte
Dont les mains humblement
Offre face à ces murs brûlés
Par les hommes les ayant, par déjà tant de fois, abandonnés.

À son acmé, Notre-Dame,
Répond par ses quatre clochers.
Temple merveilleux
A la laideur sanctifié
Aux couleurs pleins les bras
Milles visages viennent alors nous croiser
Accompagnant en silence
Notre inexorable montée.

Sublime secret
Caché et craché à tous les yeux
Dominant sans faillir
Rayonnant de son joyaux
Se trouve ainsi offerte
La plus belle salle de concert.

Au delà de ses rondes cimes
Se roulaient sur eux-mêmes
De haut bataillons -
Roulant dans le silence le plus parfait
Déplaçant leur masse
Par le souffle pénible du vent.
La lumière tombant de toute sa grandeur
Illuminant les gueules immenses
De ces Dieux va-t-en-guerre.

Posé, au milieu du ciel
Pris dans l'étau de béton
Quelque part entre la forêt dévorante
Et l'univers s'effondrant
Je vibrais en titan.

L'air, de ma bouche, se dardait sur le mur.
Longeant les rondes paroies
Prenant puissance à chaque tour
Tel un linge invisible
Vous enveloppant la chair
Compressant vos muscles.
A tout jamais, vous voilà lié
Inscrit sous votre peau
Comme un poison magnifique.

Au coeur de ce donjon sublime
Entre les bras aveugles
De Dieux sans Noms ni Visages
Vous, voilà, condamner à errer
A parcourir cette Terre
Vous, pauvre misérable,
Sublime missionaire
De Notre-Dame-des-Diables





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