lundi 24 juin 2013

La route.

On dira ce qu’on voudra sur le temps.
Sur celui passe et qui s’en va.
On dira tout.
Et puis, on ne dira rien.

On ne parlera pas du silence
De la peur, du froid.
On ne dira rien des mots
Qui reviennent sans cesse
Dans la même bouche
Sous les mêmes doigts.

On fera semblant de courir un peu plus.
On s’essoufflera.
On crachera nos poumons sur le trottoir.
Nos mains se posant sur nos cuisses
Sur notre propre poitrine.
Et le visage rouge et le souffle court
On restera là.
À regarder ce qui nous entoure
Ces paysages de fins du monde
Surgissant devant nos yeux.
On halètera
En voulant comprendre
Ce qui soudain se passe.

On laissera nos têtes glisser
Le long de notre corps.
On s’allongera,
En se posant,
Les questions aux mêmes réponses.

Alors on attendra,
Voir que ce l’automne pourra dire.
Et s’il ne dit rien
On brûlera tout.

Nous poserons lentement les flammes
Une à une
Sur ce qui nous reste d’avenir.
Et l’on regardera le bûcher de nos futurs
La fumée remontant jusqu’aux nuages.
Et si de ses cendres chaudes
S’échappe ce qui fût notre espoir
Nous saurons alors ce qui nous reste à faire.

Un à un
Chacun de nos doigts
Refermeront nos malles de vies
Et nous reprendrons la route.

La route. 

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