mardi 19 février 2013

Comment fait-on ?


[...]

Comment fait-on pour mourir ?
Pour dire adieu à des inconnus ?
Comment dit-on l’absence, l’absurde, l’abscons ?
Quelles sont nos armes ?
Pour vivre de tout son souffle, des vies fébriles, des vies brûlantes.
Des vies dont on ne veut plus, dont on ne veut pas.
Où se trouve la raison, la candeur, la passion ou la peur ?
Et que fait-on des lippes bâtardes ?
Où va-t-on quand on se perd sans cesse, dans des nuits, dans des rêves ?
Quels sont les puits dans nos âmes qui ne connaissent de fonds pour pouvoir les vider tant et plus ?
De quelle encre, de quels cris viennent ses choses profondes du corps ?
Comment dire le pardon, le peut-être ou l’adieu ?
Comment souffrir le désir à nos peaux épuisés ?
Vers quels regards tourner nos joues pour assoiffer la crainte ?
Pourquoi des bras aveugles posent sur nos visages des terreurs insolentes ?
Suffit-il de mettre sur ses mains du rouge et son front de l’eau ?
De balancer aux murs nos impatiences ?
De se cacher vers des questions inutiles ?
Des « je ne sais pas » sans la moindre résonance.
J’en ai croisé des doigts silencieux.
Les miens le furent.
Et puis, j’ai doucement soulevé cette peur par un angle.
J’en ai pris une force évidente.
Et de jours en jours.
De nuits en nuits.
J’ai battu ce qui fût pour bâtir ce qui fait


[...]

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