dimanche 29 décembre 2013

[Carnet de Bord] La Plata - One month later.

Voilà un mois de passé.
Avec une célérité inespéré, voilà donc un mois de fait.

Un mois sur un autre côté du globe,
Là où l'hiver se fait été,
Où l'on a la tête à l'envers
Où les siphons siphonnent dans l'autre sens. [Faux]

Il y aurait tant et rien à dire.

Tant sur ce pays.

Pays blanc. Pays assourdissant.
Peuplé par ses gens qui semble sans racines.
Descendant de bateaux depuis longtemps disparus.
Pays rasé, disparus.
Englouti par les velléités insoutenables de l'homme blanc.
Il est ici une insupportable sensation.
Celle d'avoir lavé dans la terre le sang ancestrale qui y coulait
Pour y faire venir par milliers tous les perdus que l'on a bien pu trouvé.
L'Europe restera toujours l'Europe.
L'Amérique restera toujours l'Amérique.

Nous n'aurions conquis que le désert.
Il n'est point que le passé qui fût fait rase.
Terre, peuples, histoires et langues.
Tout ici résonne, assourdissant.

Pays sourd que l'on fit sourdre, lui aussi.
Quelques hères ne valent exception à l'universalisme.
Qu'ils se fassent muet tel le désert
Et qu'ainsi soient-ils honorés, frappés sur de la monnaie.

Terrifiante sensation.
Où que tu ailles, homme blanc, nul ne se relève.
Craint autant qu'injurie Attila,
Sans faire guère mieux.


Je tente de laisser l'amertume
S'étioler dans la chaleur irréel d'un mois de décembre.
Je lis, j'écris.
Je me nourris autant que faire se peut de mots et d'histoires.
Luxe enfin acquis après les longs mois.
Enfin, je prendre la seule chose qu'on ne saurait voler,
Le temps.

Et j'ouvre ainsi ce qui sera mon carnet de bord pour les cinq mois qui s'offrent encore à moi.


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